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FRANCE, prénom ne pouvant être donné au baptême que s'il est accompagné d'un nom de saint ou de sainte.

FRANCIS ou FRANCISQUE. Noms dérivés de François.

FRANÇOIS (Saint) d'Assise, Franciscus, fondateur de l'ordre des franciscains ou des Frères mineurs, au treizième siècle, honoré le 4 octobre.
François, fils d'un riche marchand de la ville d'Assise, en Italie, fut d'abord destiné au commerce ; mais ce n'était point là sa vocation. Dieu lui avait imprimé dans l'âme un grand détachement des biens terrestres et une tendre compassion pour les pauvres. A l'âge de vingt-quatre ans, il renonça à toute occupation mondaine, abandonna tous ses biens, fit vœu de pauvreté et se consacra tout entier à la prédication et à des œuvres pieuses. Il visitait fréquemment les hôpitaux, où il soignait les malades et surtout les lépreux. Toutes les aumônes qu'il recueillait, il les employait à réparer les églises et les chapelles qui tombaient en ruines, entre autres une petite église dédiée à sainte Marie-des-Anges, et qu'on appelait la Portioncule, parce qu'elle était bâtie sur une petite portion de terre dépendante d'une abbaye de Bénédictins. Ce fut auprès de cette humble église que François se retira, et la Portioncule devint le berceau de l'ordre célèbre qu'il devait fonder. Un jour qu'il y entendait la messe, il fut frappé de ces paroles de l'Évangile : « Ne portez ni or ni argent, ni provisions pour le voyage, ni deux tuniques, ni chaussures, ni bâton. » Prenant ces conseils de la perfection pour sa règle, et voulant s'y conformer à la lettre, François jeta son argent, ôta sa chaussure, quitta son bâton, et se revêtit d'un habit pauvre avec une corde.
Cependant la sainteté de François, devenant de jour en jour plus célèbre, avait attiré auprès de lui plusieurs disciples qui se mirent sous sa conduite. Le nombre s'en étant bientôt augmenté, il leur donna une règle qui avait pour base la pratique des conseils évangéliques. Ainsi il leur défendit de rien posséder en propre, et leur recommanda de ne point rougir de mendier, en se rappelant le pauvreté de Jésus-Christ ; il leur prescrivit le travail des mains, mais ils ne devaient recevoir que les choses dont ils avaient besoin pour leur subsistance ; enfin ils avaient une noble mission à remplir, la prédication pour convertir les pécheurs et les infidèles. Saint François donna à ses disciples le nom de Frères Mineurs, leur enseignant par là qu'ils devaient se regarder comme les plus petits de tous, c'est-à-dire comme les plus humbles.
Chaque jour l'ordre institué par saint François prenait de nouveaux accroissements ; des maisons se formaient non seulement en Italie, mais en France, en Espagne et dans d'autre contrées de l'Europe ; des frères étaient envoyés en mission jusque dans les pays les plus lointains, et plusieurs y reçurent la couronne du martyre. Saint François parcourut lui-même la Syrie et l'Égypte, prêchant la foi et inspirant le respect aux musulmans par son humilité et sa sainteté. Après avoir visité les saints lieux, il revint en Italie, où il continua à gouverner avec une admirable sagesse son ordre, qui s'était encore propagé et qui fut approuvé par le pape Innocent III en 1223.
Vers la fête de l'Assomption de la sainte Vierge de l'année 1224, François se retira dans le lieu le plus solitaire du mont Alverne, dans les Apennins, et s'y fit dresser une petite cellule. C'est là que, la veille de l'Exaltation de la Sainte-Croix, après s'être livré aux austérités d'un jeûne rigoureux et à une longue contemplation, il eut la célèbre vision dans laquelle il reçut l'impression des saints stigmates. « Il vit, dit saint Bonaventure, descendre un séraphin ayant des ailes de feu, et entre les ailes la figure d'un homme crucifié. Il se sentit au même moment comme percé de trous dans toutes les parties du corps où les clous avaient été enfoncés dans le corps de Jésus-Christ, et depuis il en conserva les cicatrices. » Deux ans après, saint François termina par une sainte mort une vie pleine de bonnes œuvres. Il fut canonisé par Grégoire IX.
L'ordre des Franciscains donna naissance à plusieurs communautés particulières dont les plus célèbres sont les Pères de l'Observance, les Récollets, les Cordeliers et les Capucins. Les Clarisses (Voir Sainte Claire) étaient aussi des religieuses de l'ordre de saint François. Enfin saint François avait fondé, en 1221, un tiers ordre pour les séculiers qui voulaient prendre l'habit des Frères Mineurs.

FRANÇOIS de Paule (Saint), fondateur de l'ordre des Minimes, au quinzième siècle, honoré le 2 avril.
François de Paule prit son nom de la petite ville de Paule, dans la Calabre, où il naquit en 1416. Voué dès son enfance à saint François d'Assise, il montra de bonne heure les sentiments de la plus douce piété. Bien jeune encore, il entreprit, accompagné de ses parents, de pieux pèlerinages, d'abord à la chapelle de Sainte-Marie des Anges, ensuite au tombeau des saints apôtres, à Rome ; enfin, au monastère du mont Cassin. Revenu à Paule, et pressé par un attrait intérieur pour la solitude, il supplia son père et sa mère de lui permettre de se consacrer entièrement au service de Dieu. Après avoir obtenu leur consentement et reçu leur bénédiction, il se retira dans une grotte près de la mer, menant un vie austère et mortifiée. Il dormait sur la terre nue et se nourrissait d'herbes et de racines ou de quelques aliments grossiers qu'il recevait de la charité des fidèles. La renommée d'une vertu si rare dans un jeune homme attira auprès de lui plusieurs personnes qui le prièrent de les associer à sa retraite et de leur apprendre à servir Dieu. On bâtit donc une cellule et un oratoire près de sa grotte. Ce fut comme le berceau de l'ordre qu'il fonda peu après (1436), l'accroissement que sa communauté prenait de jour en jour l'ayant obligé de construire au même lieu un monastère et une église.
Dans la règle qu'il donna à ses disciples saint François prescrivit d'observer un carême perpétuel ; et pour leur apprendre que la pénitence ne sert de rien sans l'humilité, il voulut qu'ils fissent une profession particulière de cette vertu, et qu'on les appelât Minimes, c'est-à-dire les moindres de tous les religieux. Ils s'étaient d'abord nommés Ermites de saint François. Son ordre fut approuvé par le pape Sixte IV en 1474.
La renommée de saint François, de qui l'on racontait des merveilles et par qui Dieu se plaisait à manifester sa miséricorde, était parvenue jusqu'en France. Le roi Louis XI, gravement malade au château de Plessis-les-Tours, fit prier le saint homme de venir l'assister, espérant recouvrer la santé par son intercession. Saint François se rendit aux désirs du monarque, et quand il fut en sa présence, il lui dit qu'il était venu non pour prolonger le terme de ses jours, ce qui n'était pas en son pouvoir, mais pour lui inspirer des sentiments de résignation à la sainte volonté de Dieu. Louis XI mourut dans les bras du saint homme, qui ne cessa de lui prodiguer des consolations et de pieuses exhortations. Les successeurs de Louis XI témoignèrent la plus grande bienveillance à saint François, qui eut le bonheur de voir son ordre se répandre non seulement en France et en Italie, mais encore en Espagne et en Allemagne. Parvenu à une extrême vieillesse malgré ses austérités, il mourut, en 1507, au couvent de Plessis-les-Tours, après avoir exhorté ses religieux à observer fidèlement leur règle et à s'aimer les uns les autres. Il fut canonisé par Léon X en 1510.

FRANÇOIS Xavier (Saint), apôtre des Indes au seizième siècle, honoré le 3 décembre.
Issu d'une famille noble dans le royaume de Navarre, Xavier enseignait la théologie dans l'Université de Paris, lorsqu'il s'attacha à saint Ignace de Loyola, fondateur de la compagnie de Jésus, et devint un de ses premiers disciples. Tout rempli de l'amour de Dieu et du prochain, humble, doux et patient, il servit d'abord les pauvres malades dans les hôpitaux de plusieurs villes d'Italie. Ayant été choisi par le Pape Paul III pour porter l'Évangile dans les Indes orientales, il s 'embarqua à Lisbonne en1541, et aborda à Goa, capitale de la domination portugaise dans ces pays lointains. Il commença ses travaux apostoliques en rappelant aux principes du christianisme les chrétiens relâchés qui, par le mauvais exemple, pouvaient être un obstacle à la conversion des idolâtres ; ensuite, pour se mettre en état de remplir sa mission avec tout le fruit possible, il étudia la langue du pays et traduisit en cette langue le Symbole des Apôtres, le Décalogue, l'Oraison dominicale et le Cathéchisme. Il apprit par cœur sa traduction, et alors il parcourut les villes et les campagnes, prêchant partout la doctrine de Jésus-Christ et opérant des conversions innombrables. Les temples des idoles étaient détruits et en leur place s'élevaient de tous côtés des églises consacrées au vrai Dieu.
Après avoir converti les Indes, François Xavier, dont le zèle ne connaissait point de bornes, s'embarqua pour aller au Japon et arriva en 1549 au royaume de Saxuma. Avec le secours d'un Japonais qu'il avait converti dans les Indes, il traduisit dans la langue du pays le symbole et l'explication de chacun des articles dont il est composé. L'austérité de la vie du saint apôtre, la force de ses prédications et l'éclat de ses miracles attirèrent à la foi un grand nombre de Japonais. Il se disposait à aller pêcher l'Évangile dans la Chine, lorsque la mort le surprit à l'âge de quarante-six ans. Son corps fut transporté à Goa et déposé dans la grande chapelle de l'église Saint-Paul. Saint François Xavier a été canonisé en 1622 par Grégoire XV.

FRANÇOIS de Sales (Saint), évêque de Genêve au dix-septième siècle, honoré le 29 janvier.
François de Sales naquit au château de Sales, près d'Annecy, en Savoie, en 1567, et dut à la piété de sa mère une éducation toute chrétienne. Les historiens qui ont écrit sa vie racontent de son enfance des traits enchanteurs d'innocence et de vertu qui décelaient une âme aimante et sensible. Quand il eut achevé ses études, son illustre naissance pouvait le faire aspirer aux plus hautes dignités de son pays ; sa vocation était ailleurs : il voulait se consacrer à Dieu. Promu au sacerdoce en 1593, il commença les fonctions de son saint ministère en s'établissant le confesseur des pauvres, en s'occupant des malades, des paysans, des malheureux idiots délaissés. En même temps il ramenait à la vraie foi un grand nombre d'hérétiques par exemple de ses vertus et la douce persuasion de ses paroles.
En 1602, il fut nommé évêque de Genève, et ne vit dans sa nouvelle dignité qu'une obligation plus étroite de ne vivre que pour Dieu et pour l'Église de Jésus-Christ. Son épiscopat ne fut qu'une suite continuelle d'oeuvres de charité et de travaux apostoliques. Il visita son diocèse, évangélisant dans les bourgs et les hameaux, parlant aux paysans et aux pauvres avec une bonté paternelle qui lui gagnait tous les cœurs. Il se plaisait à enseigner lui-même aux enfants les premiers éléments de la doctrine chrétienne. Il sortait rarement de son logis sans se voir entouré d'une troupe de petits enfants qui venaient lui demander sa bénédiction. Quelquefois ses serviteurs les menaçaient et leur faisaient signe de se retirer ; mais quand le saint homme s'en apercevait, il les reprenait doucement et leur disait, comme Notre Seigneur à ses disciples : « Laissez venir ces petits enfants. » Ses visites pastorales lui imposaient des fatigues extrêmes, obligé qu'il était de parcourir des lieux déserts, de traverser d'arides montagnes, au milieu des neiges, et réduit souvent à coucher sur la paille dans de pauvres chaumières. « Ma consolation, disait-il, est que tout va à la gloire de Dieu qui m'est si bon que de faire tous les soirs un petit miracle en ma faveur. Quand je me retire le soir, je ne puis remuer ni mon corps ni mon esprit, tant je suis épuisé, et le matin je me lève plus gai et plus vigoureux que jamais. »
Le zèle de saint François s'étendait à tout et ne pouvait être ralenti ni par la multiplicité des obstacles ni par la multitude des occupations. Il travailla à l'établissement de la Visitation et traça les sages règlements de cet ordre nouveau (voir Jeanne de Chantal (sainte)). Tant de travaux n'absorbaient pas du tout son temps ; il trouvait encore le moyen de se livrer à la composition de plusieurs ouvrages, parmi lesquels on doit surtout mentionner l'Introduction à la vie dévote et le Traité de l'amour de Dieu. La douceur et la charité du saint évêque respirent dans ses écrits ; on ne peut les lire sans aimer la piété. Saint François de Sales, qui avait accompagné le cardinal de Savoie en France, mourut à Lyon en 1622. Ses reliques sont conservées dans la cathédrale d'Annecy. Il a été canonisé en 1665 par le pape Alexandre VII.

FRANÇOIS de Borgia (Saint), général de l'ordre des Jésuites au seizième siècle, honoré le 10 octobre.
François de Borgia appartenait aux plus illustres familles d'Espagne. Ses talents et ses vertus lui concilièrent l'estime de Charles-Quint, qui le nomma vice-roi de Catalogne. Au milieu des soins qu'exigeaient les affaires de son gouvernement, il menait une vie toute de piété et de mortification. Des malheurs domestiques le firent renoncer aux choses du monde et aux dignités pour se consacrer au service de Dieu. Il entra dans l'ordre des Jésuites, dont il fut général, malgré sa résistance, en 1565, et il donna, dans l'exercice de ses nouvelles fonctions, l'exemple des plus éminentes vertus. Il a été canonisé par Clément IX en 1671.

FRANÇOIS Solano (Saint), franciscain, missionnaire en Amérique au seizième siècle, honoré le 24 juillet.

FRANÇOIS de Posadas (le bienheureux), dominicain, en Espagne, au dix-huitième siècle, honoré le 20 septembre.

FRANÇOIS Régis (Saint). Voir Jean-François Régis (Saint).

Plusieurs souverains ont porté le nom de François : parmi eux on distingue François Ier, roi de France, qui protégea les sciences et les arts, et mérita le surnom de Père des lettres.
Personnages remarquables qui ont porté le nom de François : Pétrarque, poète italien (1304-1374) ; - Ximénès, ministre d'État, en Espagne (1437-1517) ; - Pizarre, aventurier espagnol, conquérant du Pérou (1475-1548) ; - Malherbe, poète français (1555-1628) ; - Bacon, philosophe anglais, grand chancelier d'Angleterre (1561-1628) ; - Zurbaran, peintre espagnol (1598-1662) ; Girardon, sculpteur français (1630-1715) ; - Fénelon, archevêque de Cambrai, un des plus illustres écrivains français (1651-1715) ; - La Rochefoucauld, écrivain français (1605-1680) ; - D'Aguesseau, magistrat et orateur, chancelier de France (1568-1751) ; - Ducis, poète tragique (1733-1816) ; - De Bausset, cardinal, auteur d'une Histoire de Bossuet et d'une Histoire de Fénelon (1748-1824) ; - Chateaubriant, écrivain français (1768-1848).

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